PENURIES DE MEDICAMENTS : la FSPF tire la sonnette d’alarme !

Les ruptures d’approvisionnement des médicaments ne cessent de se multiplier en France. Elles portent de plus en plus sur des molécules fréquemment prescrites dont l’indisponibilité met en jeu la santé et la sécurité des patients.

 

Cette situation critique est le résultat des politiques publiques contradictoires autant qu’illisibles que notre fédération ne cesse de dénoncer depuis plusieurs années :

 

  • Des plans d’économies de plus en plus lourds se traduisent par une baisse du prix des médicaments pratiqué en France, alors que d’autres Etats proposent des tarifs plus élevés, en accord avec la réalité du marché. La faiblesse des prix conduit mécaniquement à un désengagement des industriels du médicament du marché national

 

  • Dans le même temps, les pouvoirs publics prônent la relocalisation de la production des médicaments, sans toutefois l’accompagner de mesures économiques de soutien.

 

La FSPF a pris note avec intérêt des recommandations alternatives en pédiatrie formulées par les sociétés savantes et relayées par un DGS urgent diffusé le 12 décembre 2022.

 

Malheureusement, ces recommandations apportent une réponse insuffisante à la problématique globale des pénuries de médicaments qui existe depuis près de 20 ans avec une hausse exponentielle depuis 2018. La recrudescence de cas de Covid-19, l’épidémie actuelle de grippe et de bronchiolite font régner un climat inacceptable d’incivilités : les équipes officinales, dans l’incapacité d’honorer les prescriptions d’antibiotiques et de paracétamol, sont confrontées à l’incompréhension, voire à l’agressivité du public. L’indisponibilité de ces médicaments d’intérêt thérapeutique majeur génère la frustration des prescripteurs et créé un risque de déstabilisation de la permanence pharmaceutique, nos confrères ne comprenant pas l’intérêt d’être de garde pour opposer aux patients des refus de délivrance de ces médicaments.

 

C’est la raison pour laquelle la FSPF :

 

  • appelle le Gouvernement à rendre obligatoires les commandes de tous les médicaments remboursables via les grossistes répartiteurs, afin de favoriser une meilleure répartition des stocks de médicaments sur le territoire ;
  • réclame la prise en charge par l’Assurance maladie des préparations magistrales d’amoxicilline réalisées par les officines sous-traitantes ;
  • demande un encadrement réglementaire de la vente en ligne de paracétamol qui échappe actuellement à toute limitation ;
  • exige l’ouverture d’une table ronde associant l’ensemble des parties prenantes, avec pour objectif de mettre en œuvre une politique du médicament cohérente, dans l’intérêt de nos concitoyens1

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