Lors de la commission paritaire nationale de la Pharmacie d’officine (CPPNI) qui s’est réunie hier, la FSPF et l’USPO, soucieuses de valoriser le travail des équipes officinales ont proposé, dans le contexte inflationniste et d’augmentation annoncée du SMIC à effet du 1er mai, une revalorisation salariale de 2 %.
Alors qu’en année glissante, l’inflation a atteint 5,7 % et pèse sur le réseau officinal, les deux chambres patronales ont fait preuve d’esprit de responsabilité en appliquant, sur la même période, deux accords salariaux conduisant à une augmentation cumulée des rémunérations conventionnelles de 6,09 %. En intégrant la proposition faite hier par les chambres patronales, le montant cumulé des augmentations pourrait atteindre 8,21 % en année glissante, soit un gain de 2,51 % en termes de pouvoir d’achat.
Or, les organisations syndicales représentatives des salariés ont balayé d’un revers de la main cette nouvelle proposition de revalorisation et exigé des augmentations intenables pour le réseau officinal.
Déconnectées de la réalité de la situation économique de la majorité des pharmacies d’officine, ces revendications interviennent alors que, depuis le second semestre 2022, les ressources nécessaires au fonctionnement du réseau officinal ont retrouvé leur niveau antérieur à la crise sanitaire.
Dans ce contexte, il est donc purement et simplement impossible pour les chambres patronales d’accéder à ces demandes. Rappelons que, la convention nationale pharmaceutique du 9 mars 2022 prévoit une négociation économique avec l’Assurance maladie avant la fin de l’année et la FSPF a insisté auprès du ministre de la Santé et de la Prévention qu’elle a rencontré le 23 mars dernier, sur l’urgence d’une ouverture des négociations afin de donner au réseau officinal les moyens nécessaires à son bon fonctionnement.
Les organisations syndicales de salariés ont quitté la séance en indiquant qu’elles suspendaient, jusqu’à nouvel ordre, leur participation aux négociations de branche. Cette posture pénalise fortement les collaborateurs des pharmacies d’officine qui auraient pu légitimement bénéficier d’une revalorisation salariale immédiate de 400€ net par an en moyenne. Sans renoncer à leurs revendications, il était possible d’accepter cette augmentation immédiate et, ensemble, de se battre pour obtenir un « Ségur de la pharmacie ».
La FSPF ne peut que regretter cette situation, qui a également pour effet le blocage de dossiers nécessitant des décisions urgentes, dans l’intérêt des salariés (HDS de branche, prévoyance, refonte de la classification des emplois de la Pharmacie d’officine…) et en appelle au sens des responsabilités des organisations syndicales représentatives des salariés.