DASTRI a lancé hier une expérimentation de recyclage des stylos injecteurs d’insuline des laboratoires Lilly et Sanofi nommée « RECYPEN », contre l’avis défavorable de la FSPF.
Dérogatoire au dispositif d’élimination des médicaments non utilisés (MNU), l’expérimentation RECYPEN a pour objectif de réintroduire la matière qui compose ces dispositifs médicaux dans le circuit de production d’autres objets et de réduire ainsi la quantité de déchets générés par l’usage des stylos par les patients.
Cette expérimentation concerne quatre régions pilotes : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Hauts-de-France et Occitanie. Elle s’appuie sur le circuit existant des boîtes violettes déjà mises à disposition des patients via les pharmacies d’officine.
Consultée par DASTRI en avril dernier sur ce projet, la FSPF a soulevé trois difficultés :
– l’absence de rémunération des pharmaciens d’officine pour ce nouveau travail chronophage en termes de logistique (déclarations d’enlèvement) et d’explications aux patients ;
– la contrainte de devoir accorder toujours plus d’espace aux cartons DASTRI compte tenu d’une fréquence d’enlèvement moindre que pour les médicaments non utilisés (MNU) ;
– un risque majoré d’accident d’exposition au sang des équipes officinales par manipulation de cartons pouvant potentiellement contenir des stylos avec aiguille.
DASTRI n’a pas tenu compte des observations de la FSPF et a décidé unilatéralement de mettre en œuvre ce programme expérimental de recyclage.
Les pharmaciens d’officine et leurs équipes étant les principaux acteurs de ce projet, il n’est pas acceptable que le travail supplémentaire et la prise de risque induits soient imposés sans contrepartie financière et en l’absence de conditions de sécurité minimales.
La FSPF rappelle que les pharmaciens sont largement impliqués dans l’écoresponsabilité, au titre de la collecte des MNU et des DASRI, mais également au niveau de leurs officines. L’incitation à renforcer cet engagement pour une meilleure protection de la planète est d’ailleurs reprise dans l’avenant conventionnel que la FSPF vient de signer avec l’Assurance maladie.
En l’état actuel, la FSPF s’oppose à la mise en place de cette expérimentation, d’autant plus que les conditions de sécurité minimales ne sont pas respectées.
Pour toutes les raisons évoquées précédemment, la FSPF :
– demande à DASTRI de revoir les conditions de sa mise en œuvre et cela en concertation avec les représentants des pharmaciens d’officine ;
– vous recommande de ne pas vous engager dans l’expérimentation, tant que des conditions optimales de sécurité ne seront pas satisfaites.